L'EDITO de MODIO

Publié le par FRIADIASPO

Le terme qu’on débat dans cet article n’est nullement une atteinte à la personnalité de qui que se soit, surtout à nos amis et frères européens qui viennent mettre de la joie sur ce site depuis sa création. Mais qu’on ne se cache pas la face certaines réalités dépassent l’entendement,loin de faire une leçon de morale, mon article est un coup de gueule, contre ceux qui nous méprisent et contre nous même, car notre naïveté est chronique et notre démission flagrante. Je laisse libre cours à tous les esprits critiques pour un débat d’idées.je ne joue pas le grand écart pour brieffer qui que ce soit, mais au vu de certaines verités faire ce metier sans heurter la sensibilité de certains me parait impossible.
Je comprends maintenant le sens critique du romancier Sénégalais CHEIK HAMIDOU KANE dans son roman « L’Aventure Ambiguë », dont le héros Samba Diallo à goûté à la vie amère de l’Europe, on l’a tous ou presque lu une fois, cet livre reste d’actualité.
Je commencerai par une allusion avant le vif du sujet, le mot eldorado à l’époque désignait un lieu fictif aux ressources inépuisable où chacun peut s’enrichir à sa guise- les conquérants, en quête de trésors, crurent en cette légende et partirent explorer le pays mais furent victime pour la plupart de privations, d’humiliations et de maladies- c’est certes une métaphore. Aujourd’hui les peuples déplacés ont remplacé les conquistadors et les royaumes de Manoa ou OMOA dans la légende sont substitués à l’occident, où la plupart d’entre nous (les Africains) convergent à la recherche de l’or et des pépites, remplacés par l’appât du gain facile-La comparaison s’arrête là.
Mon article est avant tout une prémisse pour la nouvelle vague de compatriotes qui cherchent à prendre le large – le climat dans le quel on se trouve est très lourd et empreint de mots comme : terrorisme, insécurité, chômage, immigré, voleur de boulot, titre de séjour et j’en passe. « l’assimilé » que nous sommes, que vous serez, sera confondu à tous ces maux, le pays qui accueil a tendance à percevoir tout ce qui lui est étranger comme une menace, c’est le rejet et la distanciation, alors que dans la vie rien n’est à craindre, tout est comprendre. Quand on débarque, le choc est brutal et l’isolement est total, on se retrouve entre deux mondes voire trois : le premier qu’on quitte pour des raisons diverses, le deuxième qui repousse par peur d’être envahi, et le troisième ce sont « les siens » qui vous rejettent parce qu’on est juste « blédard (ce dernier qui vient d’arrivé du pays) ».
Au début, on ne comprends que bien peu de choses de son nouveau pays, car la pensée est tournées vers l’ancienne patrie, le passé tourne comme un leitmotiv à chaque minute et chaque instant.
Comme on souhaite nouer des contacts et comprendre la culture, à un moment on arrive à un dialogue de sourd à cause de la grande différence de culture- même les plaisanterie sont différentes, on vit avec eux sans savoir pourquoi, et puis commence une période de comparaison et de questions.N’ayant pas eu de réponse le doute s’installe petit à petit, c’est l’imitation maladroite dont la finalité n’est pas de se moquer mais de paraître, l’aliénation prend le pas sur le naturel. Une fois débarqué, il ne sait plus abandonner et s’il abandonne, il n’apprendra plus de nouveaux trucs, et s’il ne se préoccupe de rien, il perd en même temps la capacité de discerner le bien du mal, c’est comme tomber de Charybde dans Scylla, un syllogisme disjonctif que les philosophes appellent le dilemme auquel nous somme confronté.
Ainsi ils sont des milliers de nos compatriotes qui bafouent leur dignité même si la plupart sont arrivé à leur dessein, mais ils savent réellement que cela a été un véritable chemin de croix. La notion de l’immigration est très délicate, elle cède plutôt la place à l’assimilation ou à l’intégration- mais s'intégrer à quoi ?
D’ailleurs ces mots me font tellement sourire chez nos compatriotes dans leur banalité quotidiennne, on entends souvent : « il faut t’intégrer mon frère… » Je les renvois au dictionnaire de la langue française pour comprendre la sémantique de ses mots qui s’apparentent à : absorber, confondre, identifier, incorporer, se fondre. On a tendance à enfoncer le clou et à stigmatiser les autres sous pretexte que nous sommes au dessus de la mélée,effectivement c'est notre attitude à prendre les siens comme des damnés qui est revoltante.
le ‘’petit’’africain que nous sommes est toujours vu sous l’angle restreint des choses, et c’est à nous, à ceux qui ont eu la chance, le privilège de connaître des contrées, d'autres réalités, Ceux qui ont le temps de parole,de mener la masse à une conscientisation honnête au lieu de se plaire dans nos reussites matérielles et inconfortables .
Pour les autres soyons la bouche de ceux qui n'ont point de bouche.
la voix de ceux qui n'ont point de voix , l'avait dit le poète CESAIRE, mais je doute fort que depuis 1930 à nos jours que ce message soit compris par mes siens.


Modio, Bruxelles

Publié dans Analyse

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