GUINEE A LA CROISEE DES CHEMINS.
On ne remplace pas un chef d'état, on le succède, alors qu'il est retranché dans son quartier général du fameux Camp des BATA( Bataillon Autonome des Troupes Aéroportée), le capitaine Moussa DADIS, dont le sort ne suscite guère de joie, même pour ses << ennemis politiques>>, est un homme qui lutte vainement contre vents et marées.
De son isolement politique suit une désapprobation d´une partie importante de la communauté internationale , même affaibli par les récents évènements du mois de septembre, il continue de diriger le pays, et qu'il n'est pas prêt de quitter.
L'homme qui n'a jamais cessé d'entretenir le mystère sur sa candidature, a t - il une conception messianique ou monarchique de son pouvoir? Quoi qu'il en soit le chef d'état guinéen à multiplier les manoeuvres pour entretenir le flou sur sa réelle volonté de transmettre le flambeau.
L'après- DADIS s'organise avec peine en Guinée - véritable clé de voûte de la vie politique nationale, pendant des mois, ce militaire venu au pouvoir en décembre 2008,autoritaire, violent et vindicatif á fait du camp Alpha Yaya le centre névralgique du pays, là se partage les postes lucratifs de l’administration et redirige les recettes de l’état à son profit. Dans la rue, les militaires se sentent tout-puissants, rien ne leur résiste. Vols, rackets, exactions deviennent le quotidien des habitants de Conakry.
Les observateurs prudents et avertis redoutent cette période d'incertitude où toutes les cartes politiques vont êtres redistribuées, car le pays va mal, l'économie s'est écroulée, la population arrive difficilement à assurer le quotidien, tandis qu'une classe de nouveaux riches émerge, leur réussite a été fulgurante et la plupart gravite autour du pouvoir, on les appelle des prédateurs,des fossoyeurs.
La présence de plusieurs postulants, même s'ils se font plus discret sont des acteurs connus ou presque de la scène politique guinéenne.
L´homme au discours populiste va certes quitter le pouvoir, nombreux seront donc les partants sur la ligne de départ.
Les candidats attendus comme ceux de l'opposition font figures de favoris - Quant aux autres dont une kyrielle de ministres, d'affairistes-arrivistes, et de militaires qui cherchent a s`emparer du pouvoir, soucieux de rester dans la course, seront prêts à jouer les trouble-fête.
La population, elle observe et ne s'y retrouve pas dans la complication du jeu politique car elle est la grand absente des pourparlers de Ouagadougou et prêtera une oreille attentive aux conclusions de la sortie du crise,car elle est le "laisser pour compte" et sait que le bilan de ce régime est désastreux.
Quelles que soient leurs chances respectives, les aspirants après DADIS se jetteront à corps perdu dans cette mêlée,
Mais attendons de voire comment tout cela va être réorganisé dans un pays où les serments politiques ont toujours prouvé leurs inconstances dans le temps.