Guinee/Presidentielle: Y a t il une vie avant et après le 19 Septembre ?

Publié le par FRIADIASPO

guinee-labe-kankan.jpgOù sont les balances pour peser les chagrins des peuples meurtri, et les trébuchets pour jauger les culpabilités des dirigeants. En tout état de cause, la Guinée aujourd'hui est un pays assez banal, extrêmement moite, dont seul le courage et l´espoir évoquent avec dignité le destin de ses populations - cette banalisation de la vie dans cet pays reprend tout de suite le meilleur sur la "mort" à la veille de son rendez vous historique. Il ne faut pas regarder de trop loin pour répondre aux interrogations de Albert Camus une question toujours d'actualité « Comment se forger un art de vivre dans un pays pareil ».

L’élection présidentielle du 19 septembre prochain est certainement entrain de se faire piéger. Le pays de Sékou Touré, n’en finit pas de se faire peur.

 

Ce peuple ne veut plus attendre dubitativement et de croupir dans la pauvreté, il est même inquiet devant les comportements de certains "sympathisant" incontrôlés des deux camps arrivés en lice pour le 19 septembre 2010, l' UFDG et le RPG.

Aujourd'hui à y réfléchir sur le vécu de ces populations, leur quotidien, leur souffrance, vous êtes positionnés vis-à-vis de la situation. Et que fais en ce moment  les leaders des deux bords politiques, ils mènent une véritable politique de "patates chaudes" par presse interposée sur les affrontements du samedi, qui ont fais déjà un mort et une cinquantaines de blessés.

Depuis le début du processus électoral, les deux partis se comportent comme des dieux, qui ont le droit de vie ou de mort sur les acteurs politiques et même de leurs "inconditionnels". Des déclarations tendancieuses, des lynchages médiatiques dont ils se livrent sur les sites internet guinéen sont lésion, sans parler de la réalité sur le terrain, le tout embellis dans un parfum à forte odeur ethnique.

 

Pourtant MM. Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé ont signé, le 3 septembre à Ouagadougou, un protocole d'accord, sous l’égide du Président Compaoré dans lequel ils se sont engagés à mener une « campagne politique apaisée » et à se conformer « scrupuleusement » au verdict des urnes. Sapristi! ont a remarqué la forte tension qui régnait entre les deux hommes dans la capitale Burkinabé lors de la signature de l'accord cadre.

Quand les choses ne sont pas faites correctement, elles engendrent ce qu'on appelle la haine et la violence. Les impunités, les frustrations, s'accumulent et débouchent sur des scènes comme celles enregistrées lors des récents événements du samedi dans les hautes banlieue de Conakry.

 

Les tueries qui se sont accumulées pendant les régimes précédents sont déjà oubliées! pour laisser place à une autre forme de barbarie. Certains pour des raisons douteuses polluent la conscience et la vie collective: il faut aller vite aux élections, en finir rapidement avec cette transition, le disent d'autres pour conjurer on ne sait trop quel maléfice, qui planerait sur les chances de la Guinée d’entrer en démocratie.

Certes, il faut avancer et tourner cette page sombre de la Guinée, mais au demeurant la soif de changement du guinéen est il réel ou juste un simple verbiage? Veut il s'essayer en mode guerre civile, un petit tour au Rwanda ou dans les Balkans ne serait pas mal pour éclairer les consciences obscures des pseudo "illuminés" qui essayent de défendre leurs petits intérêts égoïstes et sordides en montant les uns contres les autres.

 

A force d’insinuations alarmantes, on est en train de faire admettre au guinéen qu’il n’est pas indispensable pour lui de choisir librement la voix de la démocratie, qui va lui servir de viatique sur le chemin de la prospérité qu’on lui a promis depuis 1958. A tort ou à raison, l'allure où les évènements vont, cela risque de lui coûter cher et handicaper tous les efforts consentis pour un état de droit depuis les accord de Ouagadougou.

 

La tragédie est bien en marche dans cette contrée de l'Afrique de l´ouest si aucune disposition n´est prise par la communauté internationale et nationale en rappelant à l'ordre les deux partis engagés, car tirer ce pays de la médiocrité et de l´obscurantisme de ses dirigeants est un devoir sacré pour tous les guinéens, et l'issu du verdict n'est pas une fin en soi, alors que redoutent les deux alliances?.

Le ton lui même traduit le manque de calme et de sérénité affiché par les deux camps  à une semaine du scrutin, la popularité ou l'impopularité de l'une ou l'autre alliance n'en demeure pas des moindres, mais l'explication se trouve ailleurs, c'est au niveau de l'enjeu et de l'issu de ce scrutin. Si Diallo Cellou a brassé une importante somme d'argent pour arriver à ses fins, le second, Conde ne daigne pas laisser passer la "seule occasion" d'être à la tête de ce pays. Clairement les enjeux sont définis, et ce n'est pas le sort de la Guinée qui est débattu, ni celui des guinéens encore plus.

C'est exactement devant ces floraisons d'allégations mensongères et d'affabulations politiciennes, que le guinéen doit être vigilant avant de s'entretuer, l'enjeu personnel des uns et des autres de ces leaders marquent le point de rupture entre une volonté réelle de sortir leur pays de l'impasse pour un changement définitif.

Ainsi on se pose la question jusqu'où ira cette escalade de violence verbales et physiques constatées ces derniers temps sur le chemin de la magistrature suprême de son pays, et de surcroit entre des guinéens? Face à la crise politique et économique que traverse la Guinée, toutes sensibilités confondues de se poser la question: y a t il une vie avant et après le 19 Septembre ? Oui dirait-on, et ce cas doit se matérialiser dans cette partie de l´Afrique, à Conakry , aujourd'hui simple illusion parfois même un simple mirage.

Elle était il y a quelques temps très éloignée, de nos jours elle est prise au piège par deux camps qui ignorent toute notion de démocratie et son caractère bon enfant entre deux tours. Avec tout son corolaires de souffrances depuis 1958, tout laisse à croire, comme si ce pays n'a pas encore atteint  le sommet de la bêtise humaine(sic!).

La Guinée vient de loin, depuis le parti-état du feu Président Sékou Touré, les règnes impériales du feu Général Lansana Conté, et le régime grabataire de Dadis Camara, tout indique encore à quelques jours du scrutin que ce pays à du mal à se défaire de ses vieux démons.

Les observateurs prudents et avertis redoutent cette période de la transition, où toutes les cartes ont été redistribuées. Le pays va déjà très mal, l'économie s'est écroulée, la population arrive difficilement à assurer le quotidien.

A  moins d'une semaine de son vote, elle ne doit pas se permettre d'échouer si près. La population, observe et se retrouve encore pris au piège dans son élan fondamental d'électeur-partisan, dans la complication du jeu politique guinéenne, où la majorité n'a pas une culture démocratique.

Prévue le 19 septembre 2010, le scrutin doit désignera un seul vainqueur: La Guinée.

Une nouvelle page peut et doit être écrite, la divergence d'idée et les intérêts personnels ne doivent pas primer sur la nation jusqu' à hypothéquer ses chances de développement . Les barrières morales et ethniques doivent être transcendées. L’homme issu des urnes le 19 septembre entre MM. Diallo et Condé, même si il n'est pas un consensus général, comme dans toutes les grandes démocraties d'ailleurs, doit être accepter par tous les guinéens.

La démocratie, même quand elle n'apporte pas la solution, donne du confort aux peuples, si elle est respectée et bien appliquée.

 

 

M.Diakite, bruxelles

  


Publié dans Zoom

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