Musique/Le batteur Guinéen Mangala Condé était le poumon du Bembeya Jazz

Publié le par FRIADIASPO

Bien des gens meurs sans avoir composer toutes leurs musiques, trop souvent c'est parce qu'il passe leurs temps à préparé ce que sera leurs vie; au lieu de la vivre; et avant qu'il ne se rendent compte, le temps leurs a filé entre les doigt.
Certes, Mory Mangala Condé était de ceux-là, Né en 1940 à kankan, père de trois enfants, Bebe, Saran, M’bemba et le mari de MAMA Mangala.il était le jeune frère de HADJA ALAMA CONDE de fria, la maman à notre compatriote TADY Mara en Hollande, et le Grand père de Mory DIAKITE"Modio"à Bruxelles.
Mangala a tiré sa dernière carte ce 5 mars 2008 dans le plus grand anonymat et dans une indifférence totale, inhumé le même jour au cimetière de Cameroun.
Et pourtant Mangala Condé méritait tous les honneurs qu'on pouvais réserver à un soldat rentré victorieux d'une guerre, son terrain de bataille à lui était les plateaux des concerts, son fusil la batterie, et ses cartouches les deux battons qui ont fais de lui l’un des meilleurs batteur de son époque.
Très jeune il quitta sa ville natale kankan pour poser ses valises dans les profondeurs de la Guinée, Beyla.
De là naîtra un destin, une vie,une amitié, un groupe,le Bembeya, créé en 1961, par Emile Condé, et des répertoires musicaux seront enregistrés qui resteront comme l'un des meilleurs classiques de la chanson africaine, Après l'indépendance en 1958, la Guinée préconise de mettre sa culture en valeur sur tous les plans artistiques, que ce soient les ballets, les orchestres et autres danses traditionnelles. En 1959, le Syli Orchestre a été créé, au regard de leur performance, le président Ahmed Sékou Touré a demandé au nouveau gouverneur de Beyla, à l'époque Sékou Chérif, arrivé en 1963, de mettre l’orchestre à la disposition de la jeunesse de la capitale, ainsi le groupe a été affecté par décret présidentiel en 1965 à Conakry.
Au début de l’année 1966, le Bembeya est devenu véritablement le Bembeya Jazz National.Des hommes ont mis leurs talents au service de la nation,ambassadeurs dans les plus grands festivals internationaux,leur dévouement mérite qu'on s'y attarde un peu, les éléments qui étaient là au départ sont : Amidou Diaouné à la guitare basse et chef d’orchestre, Kaba" Asken" Mohamed à la trompette, Sékou le "Gros" Camara à la trompette, Bengali "Gros Bois" Traoré au saxo ténor, Condé Mory "Mangala" à la batterie, Mamadi Camara à la guitare médium, Siaka Diabaté à la tumba et Sékou Bembeya Diabaté à la guitare solo. C’est en 1963, que Aboubacar Demba (lead vocal), paix à son âme et son ami Salif Kaba (2ème chanteur), ont rejoint le groupe, en provenance de Kankan. Quant à Dorego Clément, au saxo ténor et soprano, il a rejoint l’orchestre en 1967. Jusqu’aujourd’hui, les anciens membres qui sont encore présents dans l’orchestre sont le chanteur Salif Kaba, l’ami de feu Aboubacar Demba, le batteur Condé Mory Mangala et Sekou Bembeya. Donc, trois anciens à être toujours en fonction au sein du Bembeya Jazz National jusqu'à ce jour fatidique du 5 mars où la mort est venue rodée dans les environs du "célèbre Paillote" au quartier Cameroun où Condé Mory Mangala avait élu domicile avec sa petite famille.L'homme était d'un calme légendaire et d'une simplicité à faire rougir plus d'un, c'était sa nature, il vivait sobrement dans son appartement juste aux cotés de Sékou keletigui"Mbori" de l'orchestre Kélétigui.Quand il ne battait pas dans les "drums", seul moment où il s'extériorisait, son passe-temps favori était le jeu du damier qui prenait presque toute sa journée,le temps d'un tour à la maison, histoire de voir sa progéniture, aussitôt il repartait, avec sa démarche lente, tête baissée,comme un promeneur solitaire et  il ne se plaignait jamais malgré sa souffrance comme si la vie qu'il menait n'était plus lourde à supporter, et pourtant il n'était pas un "nabab",meme avec le succès du groupe,Mangala Condé est resté loin du brouhaha du monde culturel et de ses fastes,toujours en retrait par rapport à ses coéquipiers,comme la positon qu'il occupait à chaque concert,un batteur reste derrière les autres mais il était la pierre angulaire d'une section rythmique au swing féroce,le batteur Mory Mangala Condé était le poumon du Bembeya Jazz dépuis ses débuts. Il a été rejoint récemment aux percussions par Papa Kouyaté, autrefois percussionniste et chef d'orchestre de Miriam Makeba. L'authenticité, l'esprit, le groove et la créativité singulière de cette personne demeurait totalement intacte. Même si il n'a pas eu droit aux parades funèbres, comme beaucoup de ses pairs avant lui,c'est le lieu de rendre un hommage à ce virtuose de la batterie, il laisse un grand vide, et la Guinée perd en sa personne un élément important de son maillon culturel .Il arrive toujours que nous n’estimons pas un bien à sa juste valeur, tant que nous en jouissons ; mais dès qu’il nous manque, nous lui découvrons le mérite qu’il ne voulait pas nous montrer quand il était à nous.



Modio, Bruxelles

Publié dans POSTHUME

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