Lueurs d’espoir en Côte d’Ivoire et au Niger

Publié le par FRIADIASPO

afrique01.jpgEn une semaine, la situation a bien évolué pour les deux pays. Les prévisions les plus alarmistes ont fait place à un léger vent d’optimisme. Reste que ce nouvel équilibre est encore bien fragile.
Autant pour la Côte d'Ivoire que pour le Niger, le temps s'est arrêté pendant un moment. Pour la Côte d’Ivoire, la terre a quelque peu cessé de tourner. A la base, la crise dans laquelle elle s'est engouffrée à la suite de la double décision prise par Laurent Gbagbo, président de la République, de dissoudre le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante. Pendant une semaine et demie, la Côte d'Ivoire a vécu des moments agités avec des manifestations de rue sanglantes. Pour le Niger, le temps a également suspendu son vol. A la base, le renversement, le jeudi 18 février, du président Mamadou Tandja par la junte militaire. Trois morts, c'est le bilan officiel d'un coup d'Etat qui n'a rencontré que très peu de résistance du côté des hommes de Mamadou Tandja. Selon les dernières nouvelles, l'ex-président se trouverait dans une luxueuse villa quelque part à Niamey, capitale du pays.

Dans les deux cas, les choses sont en voie de se normaliser. Un peu plus vite pour le Niger où le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie n'a pas attendu longtemps pour se présenter comme un interlocuteur valable, faisant ainsi revenir la sérénité et la confiance. Ses premières déclarations d'intention se sont avérées quelque peu rassurantes, surtout à la suite de la nomination, par Salou Djibo,le nouvel homme fort du pays, d'un Premier ministre et des assurances qu'il a données au lendemain du coup d'Etat à la délégation de l'Union africaine. Il a promis de rendre rapidement le pouvoir aux civils. Dans tous les cas, les putschistes se sont fixé deux priorités pour la période transitoire, une transition qu'ils veulent la plus courte possible : donner un coup de balai contre la corruption et rétablir la démocratie au pays via des élections transparentes.

De nouveaux espoirs en Côte d'Ivoire aussi avec l'entrée du RHDP (rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et pour la paix) et du PIT (parti ivoirien des travailleurs) dans le gouvernement Soro2. La nomination de Youssouk Bakayoko, ancien ministre des affaires étrangères sous la bannière du PDCI (parti démocratique de Côte d'Ivoire), est intervenue dans la nuit du jeudi 25 février. Le gouvernement est donc maintenant au complet.
Cela étant, ce qui doit maintenant préoccuper les uns et les autres et en faire leur cheval de bataille, c'est de consolider les acquis glanés et relever le défi qui est le leur. Le Niger doit réaliser un parcours sans faute pour que la transition se termine sans problème et que les élections, promises par la junte, aient effectivement lieu, remettant ainsi sur les rails de la démocratie un pays qui n'avait plus bonne presse à cause de la «boulimie de pouvoir» de Mamadou Tandja.

Un parcours sans faute également pour la Côte d'Ivoire pour que les élections, annoncées depuis des années, finissent par se dérouler dans la sérénité la plus totale. Elle mettrait ainsi fin à une longue période de gesticulation qui a fait perdre de sa superbe à un pays qui méritait mieux.
Dès l'instant où la junte militaire, à travers son chef, a fait montre de très bonnes dispositions, il y a donc lieu de lui faire confiance même s'il faut se montrer prudent. Il en est de même pour la Côte d'Ivoire où l'on peut espérer que, cette fois-ci, la classe politique ne sera pas une nouvelle fois tourner en dérision par l’opinion nationale et internationale. La réalisation de ces objectifs donnerait du baume au coeur aux Nigériens et aux Ivoiriens, deux peuples qui ont un rôle important à jouer en Afrique de l'Ouest et sur le continent africain en général. Surtout en ce moment où il faut s’armer efficacement pour faire face aux enjeux de la mondialisation.

Publié dans Analyse

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